Un homme visionnaire
Né à Paris en 1906 dans une famille d’avocats, Raymond Triboulet pense faire une carrière juridique et étudie le droit et la littérature. En 1939, il rejoint le 208e régiment d’infanterie comme lieutenant. En 1940, il est fait prisonnier de guerre mais bénéficie d’un rapatriement sanitaire en 1941. A son retour, il organise un réseau de renseignements clandestin et travaille avec plusieurs groupes de la Résistance. Le 7 juin, 1944, avec l’aide de Maurice Schumann, futur ministre des Affaires Étrangères, Raymond Triboulet contribue à convaincre les autorités militaires britanniques de la légitimité du gouvernement provisoire du général de Gaulle. Ceci lui vaut d’être nommé le 16 juin au poste de Sous-préfet de Bayeux et de la zone libérée.

En 1945, Raymond Triboulet fonde le Comité du Débarquement. Il est élu député en 1946 pour la circonscription de Bayeux qui comprend une grande partie des plages du débarquement, dont les secteurs Omaha, Gold et Juno. Il occupe cette fonction pendant 27 ans, au cours desquels il est également nommé ministre des Gouvernements Gaulliste à deux reprises : d’abord ministre des Anciens Combattants puis ministre délégué chargé de la coopération.
Pro-européen convaincu, il siège au Conseil de l’Europe et devient membre du parlement européen de 1973 à 1987. Il préside également la Confédération européen des Anciens Combattants.
En 1979, il est élu membre de l’Académie des Sciences Morales et Politiques de l’Institut de France, pour service exceptionnel rendu à l’État. En 1991, il est nommé Président de l’Institut de France. L’Amiral Brac de La Perrière lui succède à la tête du Comité du Débarquement en 1999, après 54 ans de présidence.
Grand officier de Légion d’Honneur et titulaire de nombreuses décorations étrangères, il est fait chevalier commandeur (KBE) par la reine Elizabeth II.
Raymond Triboulet décède le 26 mars 2006 à l’âge de 99 ans.